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Antimicrobial Effects of Pistacia lentiscus L. Foliar Extracts on fresh turkey breast cutlets

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Effets antimicrobiens des extraits foliaires de Pistacia lentiscus L. dans des escalopes de dinde

 

H. DEBBABI 1

K. NEMRI 1,2

H. RIAHI 3

 

1 Laboratory of AgroFood Industries, National Agronomic Institute of Tunisia, University of Carthage, Tunisia.

2 Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Sidi Bouzid, Tunisia

3 Laboratory of Research and Development, Canned food industries Group, Tunis, Tunisia.

 

Abstract - Nowadays, the food industry is constantly seeking natural, safe and low-cost antimicrobial agents in an attempt to replace synthetic additives. The objective of this study was to evaluate Pistacia lentiscus L. foliar extracts as natural additives to fresh turkey cutlets. First, in vitro antimicrobial activity of the aqueous extracts prepared by maceration, infusion, decoction and digestion and essential oil obtained by hydrodistillation of Pistacia lentiscus leaves was studied by disc-diffusion method, against seven bacterial and three fungal strains.The infused and digested extracts inhibited Enterococcus faecalis and Staphylococcus aureus more than the essential oil and were inactive towards Escherichia coli and Salmonella enteritidis. They led to an inhibition of the growth of Penicillium (35%) and Fusarium (19%). In a second step, the application on fresh turkey breast cutlets of crushed dry leaves and infused aqueous extract led to inhibit the growth of the total aerobic mesophilic flora and the fungal flora during storage at + 4°C for 8 days. In conclusion, Pistacia lentiscus L. foliar extracts can be used to reduce microbial spoilage during storage of fresh turkey breast cutlets.

 

Keywords: food conservation, Pistacia lentiscus, plant extracts, mastic tree, total viable counts

 

Résumé - L'objectif de cette étude est d'évaluer les extraits de feuilles de Pistacia lentiscus L. comme additifs naturels pour la conservation des escalopes de dinde. Dans un premier temps l’activité antimicrobienne des extraits aqueux préparés par macération, infusion, décoction et digestion et de l’huile essentielle obtenue par hydrodistillation de feuilles de Pistacia lentiscus a été étudiée in vitro vis-à-vis de sept souches bactériennes et trois espèces fongiques. Les résultats ont mis en évidence que les extraits aqueux de feuilles sont dotés in vitro d’une activité antibactérienne et antifongique dépendant du protocole d’extraction et de la souche bactérienne. Les extraits infusés et digérés ont montré un pouvoir inhibiteur sur Enterococcus faecalis et Staphylococcus aureus plus important que celui de l’huile essentielle et sont inactifs vis-à-vis d’Escherichiacoli et de Salmonella enteritidis. Ils inhibent également la croissance de Penicillium (-35%) et de Fusarium (-19%). Dans un second temps, une application sur des escalopes de dinde fraiches, de broyat de feuilles sèches et d’extrait aqueux infusé a montré une inhibition de la croissance de la flore mésophile aérobie totale et la flore fongique pendant un stockage de huit jours à +4°C. En conclusion, les extraits foliaires de Pistacia lentiscus L. peuvent être utilisés pour réduire la charge microbienne pendant le stockage d’une semaine des escalopes de dinde fraîches.

 

Mots clés: Conservation des aliments, Pistacia lentiscus L., extraits de plantes, arbre au mastic, charge microbienne

 

  1. Introduction

L’Arbre au mastic ou Pistachier lentisque ou Lentisque, Pistacia lentiscus L., est un arbrisseau dioïque de la famille des Anacardiacées des garrigues et maquis des climats méditerranéens, à feuilles composées paripennées persistantes, donnant des drupes rouges puis noires. Il est cultivé en Tunisie pour sa résine récoltée après incision de l'écorce en été et en automne (Ghrab et al. 2013).

L’huile essentielle des feuilles est riche en monoterpènes : myrcène (3,4-39,2%), limonène (10,3-43,8%), α-pinène (2,9-34,2%), terpinène 4-ol (8,2-34,7%), α-terpinéol (10,4-11,0%), β-pinène (2,2-9,6%), -terpinène (9 %), etc. Elle est aussi riche en sesquiperpènes : germacrène-D (4,3-15,8%), β-gurjunène (0,0-7,8%), -muurolène (1,1-2,9%), α-humulène (0,9-2,6%), etc. (Ben Douissa et al. 2005 ; Bampouli et al.2014; Bachrouch et al. 2015; Aissi et al. 2016).

Les extraits éthanoliques des feuilles et l’huile essentielle sont actifs contre des bactéries souvent résistantes telles les mycobactéries (Sqalli et al.2007), ou Helicobacter pylori (Dabos et al. 2010). L’huile essentielle agit sur les spores de Clostridium botulinum (Daifas et al. 2004), sur Listeria monocytogenes CECT 935 (Djenane et al. 2011), Staphylococcus aureus et Aspergillus niger (Mezni et al. 2015) ainsi que Salmonella sp., Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus, Bacillus sp., Enterococcus faecalis, Mycobacterium aurum, Mycobacterium smegmatis (Hafsé et al 2013). D’autre part l’extrait éthanolique des feuilles a montré une activité inhibitrice sur Candida albicans, Staphylococcus aureus, Salmonella typhi, Aspergillus flavus, Trichoderma sp. et Fusarium sp. (Kordali et al. 2003 ; Benhammou et al. 2008). Par ailleurs les extraits aqueux et éthanoliques des feuilles de lentisque sont antioxydants et piègent le radical libre DPPH.(1,1-diphényl-2-picrylhydrazyl)(Benhammou et al. 2008 ; Bampouli et al. 2014 ; Mezni et al. 2015).

Les activités antimicrobiennes et antioxydantes des extraits aqueux et éthanoliques des feuilles de lentisque sont en partie due à leur richesse en composés polyphénoliques (Romani et al. 2002;Boubakar et al. 2004; Dahmoune et al. 2014): acides phénoliques (acides caféique, gallique, vanillique), flavonols (myricétol et dérivés, dérivés du quercétol), flavanols (catéchine), anthocyanes (cyanidol, delphinidine).Ces activités biologiques intéressantes peuvent expliquer que, depuis 2014, le Pistachier lentisque fait partie de la liste des plantes utilisables dans les compléments alimentaires en France et au sein de la communauté européenne (Arrêté du JORF du 24 juin 2014). Comme il constitue une matière végétale naturelle, facilement disponible à faible coût, il serait dès lors judicieux de tester son potentiel comme agent de conservation.

L’objectif de la présente étude a été d'évaluer les extraits foliaires de Pistacia lentiscus L. comme additif alimentaire pour contrôler la croissance microbienne dans une matrice alimentaire en l’occurrence, la viande de dinde au cours du stockage à +4°C pendant 8 jours. L’activité des extraits aqueux et de l’huile essentielle de Pistacia lentiscus L. vis-à-vis de sept souches bactériennes et trois espèces fongiques a été préalablement évaluée in vitro par la méthode de diffusion en milieu gélosé. Quatre modes d’extraction aqueuse ont été évalués (macération, décoction, infusion, digestion) dans le but de déterminer la meilleure méthode d'extraction.

 

  1. Matériel et Méthodes
    1. Matériel végétal

Les feuilles de Pistacia lentiscus L. ont été collectées en mars 2011 dans la région de Tunis (Tunisie). Elles ont été séchées à l’étuve à 40°C pendant 12h, broyées à l’aide d’un pilon dans un mortier de laboratoire, et passées sur une grille de 1 mm de diamètre, et stockées dans des sachets en plastique scellés, à température ambiante, à l’abri de l'humidité et de la lumière.

 

  1. Préparation des extraits

L’huile essentielle a été extraite par hydrodistillation des feuilles (Ben Douissa et al. 2005).

Différents extraits aqueux de feuilles ont été préparés à raison de 10 g de poudre pour 100 ml d’eau distillée :

- macération à température ambiante trois jours sous agitation ;

- infusion 24 heures dans de l’eau préalablement portée à ébullition ;

- décoction dans de l’eau bouillante maintenue quinze minutes à ébullition ;

- digestion dans de l’eau portée à 50°C pendant 3 h.

Après décantation, les extraits ont été filtrés sur papier-filtre Whatman de porosité 3 mm et concentrés sous vide à l’évaporateur rotatif.

    1. Souches microbiennes

Les souches ont été isolées à partir de prélèvements d'origine clinique (Institut Pasteur de Tunis, Institut Supérieur de Biotechnologie de Sidi Thabet en Tunisie) et alimentaire (Institut Supérieur de Biotechnologie de Sidi Thabet ; Institut National Agronomique de Tunisie). Elles ont été identifiées et confirmées selon les méthodes normalisées et standardisées (Holt 1994 ; Collins et al. 2004):

- Gram + : Bacillus cereus (Institut Supérieur de Biotechnologie de Sidi Thabet, Tunisie) ; Staphylococcus aureus (Institut Supérieur de Biotechnologie de Sidi Thabet) ; S. aureus ATCC 1894 (Institut Pasteur) ; Enterococcus faecalis (Institut Pasteur)

- Gram- : Enterobacter cloacae (Institut Pasteur) ; Pseudomonas aeruginosa (Institut Supérieur de Biotechnologie de Sidi Thabet) ; P. aeruginosa ATCC 1893 (Institut Pasteur) ; Escherichia coli (Institut Pasteur) ; Salmonella enteritidis (Institut Pasteur) ;

Elles sont entretenues par repiquage sur gélose nutritive favorable à leur croissance.

- Moisissures : Penicillium digitatum (colonies vertes), P. italicum (colonies bleues) et Fusarium sp. (Institut National Agronomique de Tunisie) ; Elles sont cultivées sur le milieu nutritif Sabouraud.

    1. Activité antimicrobienne
      1. Méthode de diffusion sur gélose

Les propriétés antibactériennes des extraits et de l’huile essentielle de feuilles de lentisque ont été évaluées in vitro par la méthode de diffusion sur gélose (ou méthode des disques) (Collins et al. 2004). Pour les bactéries, des boites de Pétri contenant 15 ml du milieu gélosé Mueller Hinton sont inoculées stérilement par 0,1 ml d’une solution microbienne (2-3 x 105unités formant colonies UFC/ml) puis sont laissées sécher pendant 5 minutes. Pour les moisissures, trois ml d’inoculum ont été déposés à la surface de la gélose Mueller Hinton, et l’excès de liquide a été retiré à l’aide d’une pipette puis le milieu ainsi ensemencé a été séché pendant 15 min à 37°C.

Des disques stériles en papier Whatman (6 mm de diamètre) ont été imprégnés par 5 μl des extraits à l’aide d’une micropipette capillaire (Vitrex®, Socimed, Stains, France) et déposés sur la gélose inoculée. Les boites de Pétri sont placées 15 min à 25ºC puis incubées 24 h à 37ºC.

Les diamètres D des halos d’inhibition formés autour des disques traduisant l’activité antibactérienne sont mesurés à 0,5 mm près (règle d’ingénieur Staedtler®). Selon les diamètres observés, les bactéries ont été classées en non sensibles (D ≤ 8 mm), moyennement sensibles (9 < D ≤ 14 mm), sensibles (15 < D ≤ 19 mm) et très sensibles (D> 20 mm)(Ponce et al. 2003). Le témoin négatif correspond à un disque imprégné d’eau distillée et le témoin positif est la gentamicine (10 mg/disque).

Le pourcentage d’inhibition (PI) de la croissance mycélienne a été calculé selon la formule suivante (Benhammou et al. 2008) : PI = (1 - Dn/Do) x 100

où Dn est le diamètre moyen des colonies en présence de l’antagoniste et Do le diamètre moyen des colonies témoins.

Chaque essai a été réalisé en triplicata.

      1. Détermination des CMI

Les concentrations minimales inhibitrices (CMI), c'est-à-dire les plus faibles concentrations capables d’inhiber toute croissance bactérienne, ont été déterminées par dispersion des extraits en milieu liquide (Collins et al. 1994). Les solutions-mères des extraits ont été diluées successivement pour obtenir une gamme de solutions allant de 250 à 15 mg/ml. Les microorganismes (106 UFC/ml) ont été ensemencés dans le bouillon nutritif correspondant supplémenté de 10 % de glucose et de rouge phénol, répartis dans des tubes contenant l’extrait à tester, puis incubés 24 h à 37°C. La CMI a été estimée comme la plus petite dilution dans laquelle aucune croissance macroscopique n'est observée, en l’occurrence caractérisée par l'absence de la décoloration du milieu de culture due à l'acidification causée par le catabolisme microbien du glucose. Chaque essai a été répété trois fois.

    1. Essais de conservation de l’escalope de Dinde
      1. Préparation des échantillons

Les escalopes de dinde, Pectoralis major, ont été choisies comme modèle à cause des risques importants de contamination qu’elles subissent lors de l’abattage, du découpage, du transport avec d’éventuelles ruptures de la chaine du froid. Des escalopes (60g ; 24 h post-mortem) ont été achetées dans un supermarché de Tunis et réfrigérées dans les 10 minutes après l’achat. Elles ont été réparties en trois groupes de six échantillons (3 escalopes/échantillon) pour la détermination de la charge microbienne initiale (flore mésophile totale FMT, levures et moisissures), ainsi que celle des coliformes totaux et des entérobactéries.

Les échantillons ont été traités par la poudre de feuilles séchées, par l’extrait infusé et par de l’eau distillée stérile (témoin). Ils ont été ensuite placés dans des sachets en plastique résistants, transparents et refermables, à usage alimentaire (polyéthylène basse densité, Tunisie) et conservés pendant 8 jours à 4 ± 1ºC. Les analyses microbiologiques ont été effectuées à 1, 2, 3, 4, 7 et 8 jours de stockage.

      1. Analyses microbiennes

Les solutions mères ont été stérilement préparées à partir de 10 g de viande broyée et mélangés dans 90 ml d’eau peptonée (0,1 %), tamponnée et stérile (ISO 6887-2, 2003). Elles ont été homogénéisées et laissées 20 minutes à température ambiante pour la revivification des germes. Des dilutions décimales sont préparées dans de l’eau peptonée stérile (0,1 %)(ISO 6887-2, 2003). Une aliquote de 0,1 ml de chaque dilution a été ensemencée dans des milieux appropriés (Merck Chemicals, Darmstadt, Allemagne) à raison de 15 ml dans des boites de Pétri en plastique et incubés comme décrit dans le Tableau 1 (NF V 08-051 1999 ; NF V 08-054 1999 ; NF V 08-060 – 1996 ; NF V08-059 1995).

 

 

Tableau 1. Milieux et conditions de culture

 

Microorganismes

Milieu de culture

Incubation

FMT

Plate Count Agar

72 h à 30°C

Coliformes totaux

gélose lactosée biliée au vert brillant et au rouge neutre (VBRL)

24 h à 30°C

Entérobactéries

gélose VBRL

24 h à 44°C

Levures et moisissures

oxytétracycline glucose agar

5 jours à 25°C

 

Les résultats sont exprimés en log10 unités formant colonies (UFC)/g.

 

 

    1. Analyses statistiques

Les calculs de moyenne, d’écart type et l’analyse de variance ANOVA ont été réalisés à l’aide du logiciel GraphPad Prism version 4.00 de 2003.

  1. Résultats et Discussion
    1. Activité antibactérienne in vitro des extraits aqueux et de l’huile essentielle des feuilles de P. lentiscus

Les différents extraits aqueux et l’huile essentielle ont une activité inhibitrice sur la croissance in vitro des souches bactériennes testées (Tableau 2).Le diamètre d’inhibition du témoin négatif (eau) a été de 6 mm pour chacun des essais.

 

 

Tableau 2 : Activité antibactérienne des extraits et de l’huile essentielle des feuilles de Pistacia lentiscus par la méthode de diffusion sur disque.

 

Souche bactérienne

Diamètre d’inhibition D (mm)*

 

Infusion

Décoction

Macération

Digestion

Huile essentielle

Gentamycine (positif)

Bacillus cereus

17,7 ± 1,0

14,7 ± 0,6

18,0 ± 1,0

19,7 ± 1,1

13,3 ± 0,6

29,4 ± 1,2

Staphylococcus aureus ATCC

17,3 ± 0,6

11,0 ± 1,5

9,7 ± 0,6

13,3 ± 1,4

12,7 ± 1,2

27,5 ± 1,2

Staphylococcus aureus

20,3 ± 1,3

13,3 ± 0,6

17,3 ± 1,5

17,7 ± 0,6

13,3 ± 0,6

29,7 ± 1,21

Enterococcus faecalis

21,3 ± 1,3

10,7 ± 0,7

15,7 ± 1,0

18,7 ± 1,2

14,3 ± 1,1

19,3 ± 1,0

Pseudomonas aeruginosa ATCC

10,7 ± 0,6

9,6 ± 0,5

8,3 ± 0,5

12,3 ± 1,6

10,7 ± 0,6

30,4 ± 1,1

Pseudomonas aeruginosa

10,3 ± 0,6

9,7 ± 0,6

12,0 ± 1,0

11,3 ± 0,6

9,3 ± 0,6

31,3 ± 1,2

Enterobacter cloacae

13,7 ± 1,0

15,0 ± 0,8

20,0 ± 1,2

13,0 ± 0,8

8,7 ± 0,6

24,3 ± 1,1*

Escherichia coli

7,7 ± 0,6

7,7 ± 1,2

7,3 ± 0,6

7,3 ± 0,6

6,7 ± 0,6

30,3 ± 1,2

Salmonella enteritidis

6,0 ± 0,3

6,0 ± 0,3

6,0 ± 0,3

6,0 ± 0,3

6,0 ± 0,3

27,6 ± 1,2

 

* le chloramphénicol a été utilisé comme témoin positif à cause de la résistance de cette souche à la gentamycine

L’analyse statistique ANOVA à deux facteurs (protocole d’extraction, souche bactérienne) a indiqué une différence significative pour le facteur (traitement ; p<0,001), le facteur (souche ; p<0,001) et une interaction significative entre ces deux facteurs (p<0,001), indiquant ainsi que l’effet antibactérien sur une souche dépend du protocole d’extraction. L’infusion suivie de la digestion a conduit à la meilleure activité antibactérienne contre Bacillus cereus, Staphylococcus aureus et Enterococcus faecalis. De même, l’infusion apparait aussi active que la gentamycine contre Enterococcus faecalis. La décoction n’a conduit qu’à une sensibilité intermédiaire des bactéries Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, et Enterococcus fecalis mais à une sensibilité élevée d’Enterobacter cloacae. En revanche, tous les extraits et l’huile essentielle sont inefficaces contre Salmonella enteritidis et Escherichia coli et peu actifs contre Pseudomonas aeruginosa. L’huile essentielle est dotée d’une activité antibactérienne intermédiaire vis-à-vis de Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, et Enterococcus fecalis.

Les bactéries Gram+ apparaissent donc plus sensibles que les bactéries Gram- aux extraits infusés et digérés (D ≥ 15 mm). Les extraits testés n’ont pas montré d’effet inhibiteur contre Pseudomonas aeruginosa, qui contient dans sa membrane des porines de faible perméabilité. Rhouma et al. (2009) ont également observé une absence d’activité contre Pseudomonas, mais une activité importante des extraits aqueux et éthanoliques de feuilles de Pistacia vera et P. atlantica vis-à-vis Bacillus subtilis et Agrobacterium tumefaciens.

Les bactéries Escherichia coli et Salmonella enteritidis sont résistantes à l’action aussi bien des extraits aqueux que de l’huile, corroborant les travaux de Benhammou et al.(2008) sur des extraits organiques de feuilles de P. lentiscus. Les bactéries Gram+ sont sensibles aux changements environnementaux externes, tels que la température, le pH, et les extraits naturels, en raison de l'absence de membrane externe (Haloui et al. 2015). La sensibilité des bactéries Gram + aux extraits aqueux est attribuée à leur membrane externe hydrophile qui peut favoriser la pénétration de composés hydrophiles dans la membrane cellulaire (Hafsé et al. 2013).

Les extraits aqueux sont plus efficaces que l’huile essentielle contre les bactéries testées (p < 0,05), mais moins que l’antibiotique de référence. Cependant, ces extraits ne sont pas des produits purs mais des extraits bruts. Les souches testées n’ont qu’une sensibilité intermédiaire voire nulle vis-à-vis de l’huile essentielle. Ce résultat ne corrobore pas ceux de Ben Douissa et al. (2005), Benhammou et al. (2008), Mezni et al (2015) et de Haloui et al. (2015), qui mettent en évidence une activité antimicrobienne des huiles essentielles de P. lentiscus. Cette disparité peut être attribuée à la capacité de l’agent antibactérien de diffuser uniformément dans l'agar (Barra et al. 2007). La méthode utilisée pour l’évaluation de l’activité antibactérienne influe aussi sur les résultats.

L'extrait infusé présente la CMI la plus faible vis-à-vis d’E. faecalis (Tableau 3). Les CMI les plus élevées ont été obtenues vis-à-vis de Pseudomonas, E. coli et S. enteritidis pour tous les extraits.

 

Tableau 3 : Concentrations minimales inhibitrices des extraits foliaires aqueux de Pistacia lentiscus pour neuf souches bactériennes testées par la méthode de dispersion en milieu liquide.

 

Souche bactérienne

CMI (mg/ml)

Infusion

Décoction

Macération

Digestion

Bacillus cereus

62,5

125

125

62,5

Staphylococcus aureus ATCC

62,5

125

125

125

Staphylococcus aureus

31,3

62,5

62,5

62,5

Enterococcus fecalis

15,6

31,3

31,3

31,3

Pseudomonas aeruginosaATCC

250

250

250

250

Pseudomonas aeruginosa

125

125

125

125

Enterobacter cloacae

125

62,5

62,5

125

Escherichia coli

250

250

250

250

Salmonella enteritidis

250

250

250

250

 

 

Les résultats obtenus pour la CMI sont en accord ceux obtenus par la méthode de diffusion sur disques. En effet, ils confirment un pouvoir inhibiteur important de l'extrait infusé sur la croissance important vis-à-vis d’E. faecalis. Les valeurs de CMI élevées sont dues au fait que les extraits testés sont bruts et non purs. Les CMI des huiles les plus efficaces sont très faibles, souvent inférieures à 0,1 % (Mezni et al. 2015 ; Haloui et al. 2015). Nos résultats indiquent que la CMI varie du simple au double pour les deux souches de S. aureus et celles de P. aeruginosa. Cela peut être expliqué soit par la variabilité de sensibilité des souches de différentes origines soit par le vieillissement de l’une des souches. Les résultats de cette étude confirment les résultats des études de Benhammou et al. (2008) et de Djenane et al. (2011a) indiquant que la force et le spectre d'activité variaient entre le type de Gram de bactéries cibles et le mode d’extraction de P. lentiscus.

    1. Activité anti fongique in vitro des extraits aqueux et de l’huile essentielle des feuilles de P. lentiscus

L’activité antifongique dépend de l’espèce testée et du protocole d’extraction utilisé (Tableau 4).

 

 

Tableau 4 : Activité antifongique de quatre extraits et de l’huile essentielle des feuilles de Pistacia lentiscus par la méthode de diffusion sur gélose

 

 

Souche

Extraits aqueux

Huile

Infusion

Décoction

Macération

Digestion

essentielle

D(mm)

PI

D(mm)

PI

D(mm)

PI

D(mm)

PI

D(mm)

PI

Penicillium digitatum

53,6 ± 0,6

39,0

61,0 ± 1,0

30,6

73,6 ± 0,6

16,3

53,6 ± 1,1

39,0

87,3 ± 1,1

0,8

Penicillium italicum

56,0 ± 1,0

36,4

65,6 ± 1,5

25,3

77,3 ± 1,2

12,1

52,3 ± 1,0

32,5

89,3 ± 1,5

-1,5

Fusarium sp.

46,7 ± 0,5

15,0

47,0 ± 0,7

14,5

47,3 ± 0,6

14,0

46,7 ± 0,6

15,0

34,7 ± 0,6

23,9

 

Les résultats sont exprimés sous forme de diamètre d’inhibition D en mm et de pourcentage d’inhibition PI calculé comme décrit dans la section 2.5.1

 

 

L’huile essentielle n’est pas dotée d’une activité inhibitrice vis-à-vis des deux espèces de Penicillium et faible contre Fusarium sp. En revanche, des souches de Penicillium sont plus sensibles à l’activité des quatre extraits que Fusarium sp. L’activité inhibitrice de la croissance des Penicillium est plus forte pour les extraits infusés et digérés. Rhouma et al. (2009) ont également observé une activité antifongique des extraits aqueux et éthanoliques de feuilles de P.vera et P. atlantica. Cette activité est corrélée positivement avec les contenus en polyphénols dans ces extraits. À l’opposé, l’huile essentielle a montré une activité inhibitrice de la croissance de Fusarium plus importante que celle des Penicillium testés, qui est absente. Nos résultats sont en accord avec ceux de Kordali et al. (2003), Barra et al. (2007) et El Idrissi et al. (2016) reportant une activité antifongique de l’huile essentielle du lentisque, respectivement vis-à-vis de Rhizoctonia solani, Fusarium sambucinum et Candida albicans, mais pas vis-à-vis de Penicillium commune, activité attribuée à l’α-terpinéol et au terpinèn-4-ol (Kordali et al. 2003).

L’activité antimicrobienne des extraits des feuilles est principalement fonction du protocole d’extraction et donc de leur composition chimique. En effet, nos résultats ont mis en évidence que les feuilles séchées sont pourvues de 17 % de composés phénoliques, corroborant les résultats de Boubakar et al. (2003), Benhammou et al. (2008) et Mezni et al. (2015). Les extraits riches en composés phénoliques possèdent généralement une activité antimicrobienne (Field and Lettinga 1992 ; Ben Douissa et al. 2005 ; Rhouma et al. 2009 ; Bisignano et al. 2013, Rigane et al. 2016). Ces composés peuvent agir en privant le milieu de culture des ions métalliques tels le fer, soit en interagissant de façon non spécifique, notamment en établissant des ponts hydrogènes avec les protéines (les adhésines des parois cellulaires ou les protéines de transport de la membrane cytoplasmique) ou les enzymes (protéases, carbohydrolases) (Scalbert 1991 ; Cowan 1999). L’activité antimicrobienne des polyphénols et en particulier des tanins dépend de leur poids moléculaire. Les oligomères sont souvent plus actifs car assez grands pour des liaisons hydrogène efficaces avec les protéines, mais suffisamment petits pour pénétrer sur les sites sensibles (Cowan 1999).

    1. Application des feuilles de Pistacia lentiscus pour la conservation de l’escalope de dinde au cours du stockage 8 jours à 4°C

La flore aérobie mésophile totale (FMT), les coliformes totaux, les entérobactéries et les levures et moisissures se développent sur les escalopes de dinde au cours du stockage à 4°C en présence de poudre de feuilles ou d’extrait infusé (Tableau 5).

 

Tableau 5: Effet de la poudre et de l’infusion de feuilles de Pistacia lentiscus sur la charge microbienne de l’escalope de dinde au cours du stockage 8 jours à 4°C.

 

Flore

log10 UFC/g

Traitement

Temps de conservation (jours)

1

2

3

4

7

8

FMT

témoin

6,73

6,86

6,99

7,08

7,99

8,63

 

poudre

6,08

6,00

5,79

5,75

6,63

7,08

 

infusé

6,07

5,95

5,93

6,43

6,49

6,65

Coliformes

témoin

4,15

4,18

4,48

4,91

5,70

5,95

totaux

poudre

4,00

4,01

4,41

4,90

5,32

5,88

 

infusé

3,98

3,98

4,08

4,26

5,15

5,75

Entérobactéries

témoin

3,91

3,97

3,99

4,02

4,69

4,80

 

poudre

3,91

3,99

3,98

3,97

4,26

4,56

 

infusé

3,90

3,94

3,99

4,02

4,49

4,58

Levures et

témoin

4,08

4,11

4,32

5,11

6,32

6,45

moisissures

poudre

4,00

3,30

3,34

3,32

3,28

4,38

 

infusé

4,00

3,11

3,18

3,26

3,30

4,73

Les résultats des dénombrements sont exprimés en log10 UFC/g

 

L’analyse statistique ANOVA à deux facteurs (traitement, jour de stockage) a révélé pour la FMT, un effet significatif pour le facteur (jour de stockage), et le facteur (traitement), maispas pour l’interaction entre ces deux facteurs, suggérant que l’effet du traitement ne dépend pas de la durée du stockage. Le nombre de bactéries de la FMT dans les escalopes (témoins) est significativement supérieur par rapport aux échantillons traités par la poudre et l’extrait infusé (p<0,001), corroborant ainsi les résultats antimicrobiens observés in vitro. En présence de la poudre et de l’extrait infusé une réduction de 1,55 et 1,98 log10 UFC/g est observée au huitième jour de stockage. En revanche, le traitement par les extraits de Lentisque n’a pas affecté significativement la charge en coliformes totaux (p = 0,105) et entérobactéries (p = 0,77), en accord avec les observations in vitro montrant l’absence d’effet sur E. coli.

Pour la flore fongique, l’analyse ANOVA à deux facteurs (traitement, jour de stockage) a révélé un effet significatif non seulement pour le facteur (jour de stockage), et le facteur (traitement), mais aussi pour l’interaction entre ces deux facteurs (p<0,001). La charge fongique des échantillons traités en début de stockage est similaire à celle du témoin. En revanche dès le second jour de stockage une activité fongistatique est observée dans les échantillons de viande traités : au huitième jour de stockage, la charge en levures et moisissures a diminué de 2,07 et 1,72 log10 UFC/g en présence de la poudre et de l’extrait infusé.

L’application de la poudre de feuilles et des extraits infusés a donc permis de réduire la charge de la flore mésophile totale et des levures et moisissures pendant le stockage à 4°C. Depuis 2014, le Pistachier lentisque figure dans la liste des plantes utilisables dans les compléments alimentaires en France et au sein de la communauté européenne (Arrêté du JORF du 24 juin 2014). D’autres études ont montré que différents composés végétaux seuls ou en synergie avec d’autres procédés de conservation (atmosphère modifiée par exemple) peuvent réduire la charge microbienne ou maitriser la présence d’agents pathogènes dans les produits alimentaires, tels que les jus de fruits (Tyagi et al. 2014), le lait (Hintz et al. 2015), les œufs (Djenane et al. 2011b), la viande de bœuf (Kim et al. 2013; Babuskin et al. 2014) et le poisson (Bahurmiz et al. 2016). La sensibilité des bactéries à l’effet antimicrobien de ces composés dépend de la composition biochimique et du pH de la matrice alimentaire, la température de stockage et de la quantité d’oxygène dans l’atmosphère entourant le produit (Hintz et al. 2015).

En conclusion, dans le respect des bonnes pratiques d’hygiène, la poudre et l’extrait de feuilles du Pistachier lentisque peuvent être retenus dans la formulation des additifs alimentaires, et pourraient intervenir comme agents de conservation.

  1. Réferences

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